Memento moris
(Memento, quia pulvis es et in pulverum revertis)
Personne n’avait rien entendu ce
matin
Car la Camarde hypocrite était
très discrète
Le long des murs elle s’est
faufilée sans bruit
Pour attraper de ses doigts crochus
et avides
La pauvre âme fatiguée et désespérée
Et nul n’a remarqué l’Ankou qui
arrivait
Dans une ombre complice il se
dissimulait
Et sa charrette a rapidement emporté
Dans un cercueil de bois le corps
inerte et froid
La triste enveloppe devenue inutile
Pourtant voila que tant de
badauds étonnés
Au logis du défunt se sont vite
attroupés
Car la rumeur avait couru de l’un
à l’autre
Chacun voulait savoir ce qui
s’était passé
Une fascination les paralysait
tous
Songeaient-ils que bientôt
arriverait leur tour
Devenaient-ils conscients du prix
de chaque instant
Et dans le champ là-bas à côté du
tombeau
Etait-ce un prochain glas
qu’attendaient les corbeaux
Tandis qu’à l’horizon
disparaissait la Mort
15 septembre 2006 – 20 septembre 2006
In memoriam : Christophe, notre voisin, décédé le 15/09/2006
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