Thursday, February 24, 2005

La poétesse et le troubadour - Poème de Clementia



La poétesse et le troubadour


Une poétesse bien triste s’ennuyait
Tout en haut d’une tour de béton et d’acier
De sa fenêtre elle ne voyait qu’un ciel gris
Et ses yeux verts étaient toujours voilés de pluie
Elle écrivait de mélancoliques rimes
Du fond de ses nuits de tristesse et d’abîmes…

Tout autour de sa tour dans les champs désolés
Des nuées de corbeaux noirs et tristes volaient
Pourtant la poétesse si triste espérait
Qu’un jour pour elle le ciel s’ensoleillerait
S’éclairerait de la présence d’un ami
Qui à tout jamais chasserait les jours de pluie

Ailleurs un troubadour incompris soupirait
Dans une ville sombre au ciel gris de fumée
Autour de lui aussi le béton et l’acier
Ses yeux verts rêvaient d’une douce immensité
Dans sa tête il pensait des musiques tristes
Et ses nuits trop calmes aussi étaient tristes

Sa ville et sa vie étaient sous la poussière
Il désespérait et rêvait de lumière
Pourtant le troubadour si triste souhaitait
Qu’un jour enfin son cœur d’amour puisse chanter
Ensoleillé par la tendresse d’une amie
Qui le comprendrait et serait pareille à lui

La poétesse rencontra le troubadour
Qui n’osait plus rêver d’une histoire d’amour
Ô prodige ô miracle toutes ses pensées
Ses désirs son idéal et tous ses souhaits
Se reflétaient vraiment en son nouvel ami
Enfin pour tous deux le soleil chassait la pluie

Les poèmes devinrent tendres doux et beaux
Le troubadour apporta la musique aux mots
Et décidant de chanter leurs airs en duo
Ils ne se quittèrent plus : tout était si beau
Ils unirent à jamais leurs corps et leurs cœurs
Ce fut un infini et éternel bonheur



29 mai 1988