Et voici donc le texte publié sur Facebook en ce matin de la Toussaint par la Communauté de Paroisses Saint-Privat de Metz Sud :
Commentaire de la lecture du jour: « Voici une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues » (Ap 7, 2-4.9-14)
Le soir du 31 octobre – et pendant plusieurs semaines chez les commerçants – en France comme ailleurs on fête Halloween. Têtes de mort, toiles d’araignée, fantômes : c’est une fête où figure le mal, pour s’en amuser ou pour le conjurer. La représentation du mal dans les textes de la fête de la Toussaint est bien différente. Dans l’Apocalypse, « ceux-là […] ont lavé leurs robes » ; dans la première lettre de Jean, celui qui « met en lui une telle espérance se rend pur » ; dans le psaume 23 comme dans la bouche de Jésus, sont évoqués « l’homme au cœur pur, aux mains innocentes » et « les cœurs purs ». On peut identifier à Jésus lui-même le « cœur pur » qui « gravit la montagne » dans le psaume et dans l’Evangile selon saint Matthieu, mais il y a bien d’autres cœurs purs. La « foule immense » de l’Apocalypse, ce sont tous ceux qui ont été purifiés ; compromis dans le mal dès la faute originelle, pécheurs durant toute leur vie, ces hommes ont pu reconnaître le mal, s’en écarter, en être lavés. La couleur de la Toussaint, c’est le blanc éclatant de la vie éternelle, non le noir de la mort. Voilà la première étape de notre prière : Seigneur, pardonne-moi le mal que j’ai fait ; écarte de moi Satan, viens me transformer, crée en moi un cœur pur pour que je puisse t’approcher !
Les textes de la fête de la Toussaint nous décrivent ces hommes qui s’approchent de Dieu. Dans l’Évangile, la « foule » qui écoute le discours des béatitudes comprend des Syriens et des Juifs. L’Apocalypse sépare plus distinctement deux groupes : d’abord « toutes les tribus des fils d’Israël », le peuple de Dieu, puis « une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues ». Que cette foule d’anciens païens puisse s’approcher de Dieu, cela est étonnant à l’époque de saint Jean, qui l’explique par la voix d’un des Anciens : « ils ont blanchi leurs robes dans le sang de l’Agneau ». Ils ont reconnu le Christ mort pour nous sauver. Dans sa lettre, saint Jean nous parle de ceux qui sont « enfants de Dieu », ce sont ceux qui ont connu Dieu contrairement au monde, « qui n’a pas connu Dieu ». La « foule » qui cherche à écouter Jésus – à le voir, comme Zachée grimpé sur son arbre – c’est le « peuple de ceux qui le cherchent » - c’est nous. Voilà la deuxième étape de notre prière : Seigneur, je te cherche, je veux t’écouter, je veux te voir, car tu es mon Dieu !
Jésus lui-même décrit la foule de ceux qui « verront Dieu », de ceux qui auront « le royaume des Cieux » : « les pauvres de cœur », « ceux qui pleurent », « ceux qui ont faim et soif de la justice », « ceux qui sont persécutés », ceux que l’on insulte ou que l’on calomnie. Ils manquent de bonheur et de justice. Même « les doux », « les miséricordieux » et les « artisans de paix », n’ont pas encore « la terre », la « miséricorde » ni la paix. Comme ceux qui ont « lavé leurs robes », les « cœurs purs » qui approcheront Dieu devront se dépouiller. Perdre orgueil et amour des richesses, ne pas croire « aux idoles », ne chercher ni vengeance ni fausse joie. Mais seulement espérer ! Les hommes ne peuvent se sauver eux-mêmes, se purifier par des actions. Selon saint Jean : « quiconque met en Dieu son espérance se rend pur comme lui-même est pur ». Pour voir Dieu « tel qu’il est », il suffit donc d’espérer voir Dieu tel qu’il est. Ecouter les textes du jour, c’est précisément ce qu’il faut faire pour les voir se réaliser ! Jean présente très bien la double manifestation de Dieu aux croyants. Nous qui sommes « enfants de Dieu », nous avons écarté les idoles pour mettre notre foi et notre espérance en Dieu seul. Nous avons déjà gravi une montagne pour écouter Jésus, l’Agneau. Mais nous ne sommes pas encore « semblables » à Dieu, « ce que nous serons ne nous a pas encore été manifesté ». Voilà l’intérêt du livre de l’Apocalypse : nous présenter ce qui sera manifesté. Le texte ne se focalise d’ailleurs pas sur l’Agneau, mais sur la foule qui le regarde. Dieu manifeste son Salut en montrant la foule innombrable de ceux qui seront sauvés. Voici la fin de notre prière : Seigneur, aide-moi à rester dans la foule de ceux qui te cherchent, guide-moi jusqu’à Toi, donne-moi Ta joie pour l’éternité !
Clotilde et Léonard
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