La poétesse et le troubadour
Une poétesse bien triste
s’ennuyait
Tout en haut d’une tour de béton
et d’acier
De sa fenêtre elle ne voyait
qu’un ciel gris
Et ses yeux verts étaient
toujours voilés de pluie
Elle écrivait de mélancoliques
rimes
Du fond de ses nuits de tristesse
et d’abîmes…
Tout autour de sa tour dans les
champs désolés
Des nuées de corbeaux noirs et
tristes volaient
Pourtant la poétesse si triste
espérait
Qu’un jour pour elle le ciel
s’ensoleillerait
S’éclairerait de la présence d’un
ami
Qui à tout jamais chasserait les
jours de pluie
Ailleurs un troubadour incompris
soupirait
Dans une ville sombre au ciel
gris de fumée
Autour de lui aussi le béton et
l’acier
Ses yeux verts rêvaient d’une
douce immensité
Dans sa tête il pensait des
musiques tristes
Et ses nuits trop calmes aussi
étaient tristes
Sa ville et sa vie étaient sous
la poussière
Il désespérait et rêvait de
lumière
Pourtant le troubadour si triste
souhaitait
Qu’un jour enfin son cœur d’amour
puisse chanter
Ensoleillé par la tendresse d’une
amie
Qui le comprendrait et serait
pareille à lui
La poétesse rencontra le
troubadour
Qui n’osait plus rêver d’une
histoire d’amour
Ô prodige ô miracle toutes ses
pensées
Ses désirs son idéal et tous ses
souhaits
Se reflétaient vraiment en son nouvel
ami
Enfin pour tous deux le soleil
chassait la pluie
Les poèmes devinrent tendres doux
et beaux
Le troubadour apporta la musique
aux mots
Et décidant de chanter leurs airs
en duo
Ils ne se quittèrent plus :
tout était si beau
Ils unirent à jamais leurs corps
et leurs cœurs
Ce fut un infini et éternel
bonheur
29 mai 1988
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