Monday, June 14, 2010

Un poème de Clementia : Le coureur


Le coureur


Tu cours avant que la vie ne te rattrape
Les yeux fixés plus loin que le lointain horizon
Tu files en avant dans ta course éperdue
Tu ne sais plus ce que tu fuis
Tu ne sais pas vers quoi tu vas
Tu te laisses emporter
Par la cadence de tes pas
Au rythme effréné
De tes foulées
Déjantées

Tu fuis ce qui dans ta vie est compliqué
Toutes ces chaînes que tu t’es forgées
Contre lesquelles tu te débats
Et dont tu voudrais tant te libérer
Emporté par tes désirs
Inassouvis
Tu te sens incompris
Tu as voulu transformer
Ton petit monde limité
Par des mensonges pour le dépasser
Mais c’est devenu tellement plus compliqué
Que tu te sens vraiment dépassé

Tu fuis droit devant toi
Sans plus savoir où tu vas
Mais viendra le moment
Où épuisé
Tu devras t’arrêter
Quand tu auras constaté
Que tu n’as trompé que toi
Tu voudras retourner sur tes pas
Remonter le temps
Mais sauras-tu retrouver l’endroit
Où les chemins ont bifurqué
Le croisement où tu avais
Encore la liberté
De décider
Quand tu avais le choix
Entre mensonges et vérité
Là où tu t’étais
Laissé t’emporter
Par l’égoïsme qui t’aveuglait

Mais tu files si vite dans cette course éperdue
Tes yeux fixés plus loin que le lointain horizon
Arrête tes pas car la vie te rattrape
Il faudra bientôt rendre des comptes
Réfléchis tant qu’il est encore temps
Au lieu de te laisser emporter
Ecoute
Arrête-toi


24 mai 2010

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