(image : Pixabay) |
Le forçat innocent
Livrez vos mains aux miennes,
Ecoutez la rumeur :
Nos âmes attardées
Viennent de leurs frontières.
Voici qu'elles se touchent.
C'est l'ombre et la lumière
Qui se croient immobiles
Et tremblent de changer
*
dans votre grand silence
vous avez l'air de dire
un chant irréparable
qui part de la montagne
et gagne au loin la mer.
Une à une les choses
Vont douter de leurs gonds.
Un coeur de l'an dernier ?
Un coeur de l'an prochain
Habite nos poitrines
Déjà tout se souvient :
Ce nuage, le mont, le paquebot, sa route
Et ce grand ciel partout
Qui nous lia les mains.
Jules Supervielle
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