Sunday, April 15, 2007

Mon journal : Procrastination


J'avais promis il y a un peu plus d'une semaine de vous parler d'un gros défaut contre lequel il me faut lutter : ma tendance à la procrastination.
"Quesaco ?" me direz-vous peut-être... Eh bien voila, je vais commencer à vous en parler :

Procrastiner, c'est remettre à plus tard ce qu'on devrait faire de suite. Ce terme vient d'un mot latin (crasei, si mes souvenirs sont exacts) signifiant demain. C'est quand on attend le dernier moment pour faire ce qu'on aurait eu le temps de faire avant; 

Parfois, ce n'est pas bien grave, mais si on en prend l'habitude cela peut avoir des conséquences catastrophiques, dans bien des domaines (études, emploi, santé, vie de famille, etc).

Cela peut devenir pathologique (c'est d'ailleurs un trouble qui relève de la psychiatrie au même titre que les TOC - Troubles Obsessionnels du Comportement) et celui qui en est atteint peut aussi en faire souffrir son entourage sans le vouloir.

Chez moi, eh bien, la tendance à la procrastination  se manifeste sous des formes diverses, et depuis l'époque bien lointaine où j'allais en classe.

Tout d'abord, il y a eu les devoirs non faits, ou faits en catastrophe, les leçons pas apprises, ou survolées rapidement juste avant l'heure de cours... J'avais la chance, en classe, d'écouter sufisamment même pendant que je bavardais pour arriver cependant à me souvenir du principal (j'entends par "principal" la majeure partie du cours ou ses rudiments, et non le "dirlo" de l'établissement scolaire, ne pas confondre !!! lol) . J'aimais lire et donc souvent ce qu'on étudiait faisait déjà partie des connaissances que j'avais acquises par mes lectures... Alors j'allais en classe un peu "en touriste", et ne prenais pas tellement au sérieux leçons et devoirs. A la maison, je préférais lire des livres qui me plaisaient plutôt que de me consacrer au travail scolaire. Je préférais apprendre seule à égrener quelques notes sur ma guitare ou ma flûte, j'aimais aussi commencer à écrire des romans que je ne finissais jamais, ou alors écrire des poèmes parce que cela au moins j'arrivais à le terminer de suite !

Le pire, c'était quand j'avais des punitions (pour bavardage, ou devoirs non faits... ). J'attendais le dernier moment, faisant la politique de l'autruche, comme si la punition allait s'éliminer d'elle-même, ou se faire toute seule ! Je me rappelle avoir eu des nuits de cauchemars parce que j'avais une punition à remettre signée pour le lendemain et que je n'avais même pas fait la punition... Je me levais un peu plus tôt le matin, bâclant la punition avant que ma mère vienne pour me réveiller et qu'elle découvre enfin le pot-aux-roses ! Je remettais de la même manière le moment où je devrais avouer à mes parents qu'il fallait leur signature au bas de la punition, pour différer l'engueulade par laquelle je savais qu'il faudrait aussi passer !

Dans mon adolescence, il y avait aussi le moment, quasi-rituel, où j'étais censée aider aux tâches ménagères, que je remettais à plus tard, préférant la lecture d'un roman... J'entends encore ma mère m'appeler de la cuisine "Francine, la vaisselle !"... et moi répondant "Oui, dès que j'ai fini mon chapitre"... La plupart du temps j'étais tellement captivée par les aventures du Club des Cinq ou autres Clan des Sept, Petites Filles Modèles,etc., que c'est en toute bonne foi que je ne me rendais même pas compte que je commençais un autre chapitre... Souvent, je n'allais pas faire la vaisselle avant que le livre soit terminé (une ou deux heures plus tard !).

A la même époque, il y avait aussi un ouvrage d'aiguilles que je n'avançais pas, en moderne Pénélope (ah non, je ne le défaisais quand même pas comme Pénélope pour le continuer plus tard !!!.) c'était un coussin représentant une tête de cheval qui se faisait sous forme de tapisserie au moyen d'un crochet spécial et de laine à passer dans la toile de jute où figurait le dessin à remplir avec patience.  J'aimais ce dessin, j'aurais bien aimé que le coussin soit terminé... mais il en fallait du courage pour me mettre à l'ouvrage ! Et toujours ma mère "Francine, ton cheval !"... et moi "Oui, dès que j'ai fini mon chapitre !"...

La vaisselle, je finissais bien par devoir aller la faire après moult engueulades... et mon cheval a quand même enfin été terminé un jour, mais après combien de livres, oh la la... Maintenant on peut en sourire, car tout cela n'était pas bien grave en somme.  

Voila, c'était un premier aperçu de ma tendance à la procrastination. Je vous en reparlerai, c'est sûr, dans quelques jours ou semaines (normal : je procrastine encore !!!). 


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